Harry Salem dit Henri Alleg, né le 20 juillet 1921 à Londres et mort le 17 juillet 2013 à Paris 19e, est un journaliste français, membre du PCF et ancien directeur d'Alger républicain. Il est notamment l'auteur de La Question, un livre dénonçant la torture pendant la guerre d'Algérie. Né à Londres de parents juifs russo-polonais, Henri Alleg n'a jamais complètement embrassé son identité juive en raison de ses opinions sur Israël en tant qu'agent du colonialisme raciste. Alleg a passé une partie de son enfance à Paris où, pendant les années de la guerre civile espagnole, il a été confronté à un environnement scolaire de plus en plus politisé avec des réfugiés italiens qui s'opposaient à l'arrivée de Mussolini en France avec des Allemands juifs. Alleg est parti pour l'Algérie en 1939 et, à 18 ans, est devenu intimement lié au Parti communiste algérien. En 1946, il épouse Gilberte Serfaty qui deviendra comme lui une ardente militante communiste. En 1951, il devient directeur du quotidien Alger républicain. Il entre dans la clandestinité en 1955, date d'interdiction du journal Alger républicain, quitté l'année précédente par Boualem Khalfa, premier musulman à diriger la rédaction d'un grand quotidien, pour rejoindre la presse du Parti communiste algérien. Henri Alleg continue cependant à transmettre des articles en France dont certains sont publiés par L'Humanité. Il est arrêté le 12 juin 1957 par les parachutistes de la 10e DP5, au domicile de son ami Maurice Audin, jeune assistant en mathématiques et militant du Parti communiste algérien comme lui, arrêté la veille et qui sera torturé à mort. Il est séquestré un mois à El-Biar, où il est torturé lors de plusieurs séances, puis subit un interrogatoire mené après une injection de penthotal, utilisé comme «sérum de vérité». Aussi, il est torturé avec les électrodes, la torture par l'eau, pendaison, et la combustion avec les torches et des cigarettes. Il aurait tenu tête crânement face à ses bourreaux (principalement les lieutenants André Charbonnier et Philippe Erulin sous les ordres du capitaine Marcel Devis, en leur déclarant: «Je vous attends: je n’ai pas peur de vous». Le général Massu, qui reconnaît plus tard l'utilisation de la torture dans certains cas particuliers lors de la guerre d'Algérie, affirme en 1971, «en fait de tortures, Alleg a reçu une paire de gifles». Roger Faulques, officier du 1er REP, accusé d'avoir assisté à ces tortures, déclare lors d'un procès en diffamation contre Jean-Jacques Servan-Schreiber et Jean-François Kahn en 1970: «Je ne l'ai vu qu'une seule fois, mais il m'a fourni à cette occasion des indications qui m'ont permis d'arrêter les membres du parti communiste algérien». Cette provocation est, selon l'un des avocats de la défense maître Badinter, une tentative de justification de l'usage de la torture. Il est ensuite transféré au camp de Lodi (Draa Essamar, Wilaya de Médéa) où il reste un mois, puis à Barberousse, la prison civile d'Alger, où il n'avait pas de lit, de couverture, de miroir, de chaise, ou de table. L'équipement sanitaire n'était qu'un trou avec un robinet sur le dessus. «Nous étions dans des conditions de manque total de tout ce qui aurait pu nous permettre de survivre», a raconté Alleg. ... Source: Article "Henri Alleg" de Wikipédia en français, soumis à la licence CC-BY-SA 3.0.